J’ai longtemps cherché à mettre un mot sur ce que je ressentais. J’entendais souvent « tu es trop sensible ». Je ressentais cette phrase comme si c’était quelque chose de négatif et qu’il fallait que je change pour être comme tout le monde. Puis j’ai commencé à entendre parler de l’hypersensibilité. Je me suis immédiatement reconnue dans ces caractéristiques.
Sensibilité à la la lumière, au bruit, aux émotions et à l’énergie des personnes qui m’entourent, à l’énergie des lieux, aux odeurs, aux intonations de voix, aux voix, au toucher, mais aussi au goût.
Tout est ressenti de manière démultipliée et m’emmène dans un chao intérieur perpétuel car mon cerveau traite non seulement toutes les informations, mais ils les analysent aussi de manière approfondie. Ce qui génère des tsunamis d’émotions et d’angoisses. Rapidement je sature et le besoin de m’isoler se fait sentir parfois pour me recentrer et retrouver mon énergie.
Avec ce terme d’hypersensibilité, je me suis sentie enfin reconnue dans ce que j’étais. Et surtout que je ne pouvais pas me changer, car c’était une caractéristique de mon cerveau qui offrait de nombreux atouts. Seule jusqu’alors, je réalisais qu’il y avait de nombreuses personnes comme moi qui ressentais le monde comme moi. Je pouvais enfin poser des mots sur ce que je ressentais. Je m’accueillais dans cet espace avec bienveillance. A partir de ce moment, quand mes émotions s’emballaient sans comprendre vraiment pourquoi, je savais que mes sens avaient repérer quelque chose de dysfonctionnel ou déséquilibré autour de moi.
Soulagée, j’ai revendiqué fièrement que j’étais hypersensible et finalement que je possédais un grand atout. Alors je me suis installée confortablement dans cette caractéristique, tout avait enfin sa raison d’être, et je me définissais ainsi.
Mais ce que je n’avais pas compris c’est qu’avant de devenir un atout, cette caractéristique demandait à être maîtriser. Comme je vous l’ai expliqué, dès que le cerveau perçoit un déséquilibre autour de soi, beaucoup d’informations et d’émotions sont à traiter. Si l’hypersensibilité ne peut être modifiée, elle peut être canalisée pour ne plus se laisser submerger par le tsunami, mais apprendre à surfer sur la vague.
En cela, ça demande un travail d’introspection pour se connaître un peu plus chaque jour. Ça demande à apprendre à écouter ses besoins et à les nommer à son entourage. Ça demande de s’enraciner dans son corps pour ne pas laisser les émotions m’envahir. Ça demande de poser des espaces régulièrement dans la journée pour me recentrer (même quelques secondes) pour ne pas me déconnecter de mon corps
Nous sommes des créateurs, oui nous avons des caractéristiques particulières, mais à nous d’en faire ce que nous voulons. Une fois accueillies, acceptées, on peut commencer à jouer avec. Nous n’en sommes pas prisonnières. Il faut trouver ses outils pour s’enraciner le plus souvent possible, apprendre à gérer ses émotions, et discerner les siennes de celles des autres, qui provoquent des émotions en nous.
Pour moi la clé a été la danse d’ancrage pour me reconnecter à mon corps, vivre l’instant présent, mieux me connaître et me libérer de blocages limitants. Et en parallèle la reconnection aux rythmes sacrés du vivant : le cycle des saisons, les cycles lunaires, les cycles féminins. Ils permettent d’apprendre à écouter mes besoins, mes émotions, et mon niveau d’énergies. Ce qui me permet aussi de comprendre les fluctuations d’énergies qui passent dans mon corps et ainsi mieux gérer mon quotidien.
Aujourd’hui, je ne souhaite plus être définie par l’Hypersensibilité, car je ne souhaite plus lui laisser mon pouvoir. Je me sens chanceuse de l’avoir, mais ses caractéristiques se mettent aujourd’hui, au service de mon être et non l’inverse. En cela, l’hypersensibilité devient un atout.







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